Compte-rendu de la première réunion de concertation

Publié le par Jules Pommiers

 

Nous avons été reçu ce mercredi 20 janvier à la mairie par Madame Cariou, adjointe à l'enfance et aux affaires scolaires, et Madame Conan, directrice de cabinet de Monsieur Poignant. Elles étaient accompagnées de différents chefs de service de la mairie (bâtiment, scolarité, petite-enfance...). Cette première rencontre s'est déroulée sur presque deux heures avant de se conclure par un entretien conjoint avec la presse, conviée à la demande de Madame Cariou et auquel nous ne nous sommes pas opposés. Dans l'ensemble la discussion s'est déroulée sur un ton courtois même si quelques moments, concernant pourtant des détails techniques secondaires, ont pu être un peu plus tendus.

 

Durant une demi-heure, le projet initial nous a été présenté à nouveau. Nous avons pu poser un certain nombre de questions sur les motivations de l'équipe municipale, sur tel ou tel point du dossier. Nous devons admettre que la mairie a opté pour une relative transparence sur ses intentions et une réelle volonté de mieux expliquer sa position. Pour autant nous n'avons pas été convaincus et en particulièrement par les points suivants :

 

- La crèche prévue à la rentrée prochaine n'est pas une création mais le transfert d'une structure existante. Ce transfert permettant d'ouvrir quatre places supplémentaires. Nous trouvons, au regard des ambitions affichées par la municipalité pour la petite enfance, ce gain assez peu convaincant.

 

- En réponse à la réforme des beaux-arts qui verraient la fin des structures municipales dans les trois ans, il nous a été certifié que la mairie "se bat" en ce moment pour le maintien d'une école des beaux-arts sur son territoire après cette date. Pour autant ce combat n'est pas encore gagné ! Nous ne pouvons donc assurer la pérennité de la nouvelle affectation prévue par la mairie de l'école Jules Ferry en ateliers d'artistes au-delà de 2013.

 

- on nous a assuré qu'il était plus facile pour une mairie de défendre auprès de l'Inspection d'Académie une grosse école qui perd une classe plutôt qu'une petite. Les arguments allant dans ce sens nous sont apparus peu convaincants et assez nébuleux (je renonce d'ailleurs ici à tenter de vous en faire part).

 

- une classe passerelle isolée et qui ne se déploierait pas dans une école nous semble le point le plus critiquable du dossier. Le but d'un tel dispositif est d'aider les enfants de 2 ans à aller vers la scolarisation, en particulier en les intégrants peu à peu à la communauté des élèves : communauté qui, en l'espèce, n'existerait pas. Au lieu d'une classe passerelle, il propose une classe "plongeoir".

 

 

Durant la demi-heure suivante nous avons exposé nos projets :

 

Première solution : la création d'un groupe scolaire allant de la crèche au CM2, avec classe passerelle (qui trouve alors tout son sens) sur le site des Pommiers. Solution qui satisfait, à nos yeux, toutes les parties : constitution d'un pôle scolaire "fort" (l'expression n'est pas très claire mais très en vogue dans les couloirs de la mairie) sans pour autant exiger de lourdes dépenses, maintien d'une école entre la gare et le cœur historique, préservation de l'équipe pédagogique actuelle...

 

Seconde solution : même idée, un groupe allant des petits aux portes du collège, mais sur le site de Ferry. Projet bien plus ambitieux mais beaucoup plus dispendieux. Il ne saurait, et nous l'avons bien signalé, avoir de sens si sa mise en œuvre ne s'insérait dans une politique globale et ambitieuse de reconquête du cœur historique.

 

Quelques arguments nous ont été objectés quant aux sanitaires et quant à l'ascenseur qui visiblement sont des problèmes majeurs selon eux. Signalons au passage que l'obligation d'installer des équipements pour l'accès aux handicapés concerne une centaine de locaux appartenant à la mairie. Mais il semble bien que ce n'est qu'aux Pommiers ou à Ferry que cette question soit insoluble ! Mis à part ça, il a été pris bonne note de nos propositions. Un chiffrage du coût de ces diverses alternatives doit nous être remis à la début mars.

 

L'heure qui suivie fut une conversation à bâtons rompus sur différents aspects de l'affaire : la suite de la concertation et son déroulement, des questions techniques, des considérations plus générales. Il est apparu évident, et nous étions tous d'accord sur ce point, que la question de fermer ou non, de regrouper ou non, ne saurait faire l'impasse sur une véritable et ambitieuse politique pour faire venir de nouveaux ménages vers le centre de Quimper.

 

Madame Cariou a annoncé également son intention d'envoyer à chaque parent une lettre d'information et une convocation pour un entretien particulier. Nous avons décidé lors de notre première réunion de décembre de refuser ce genre d'entretien, cette décision est encore en vigueur : refusez systématiquement toute rencontre individuelle ! Pour l'heure aucune nouvelle inscription venant des parents de Ferry ou de Pommiers n'a été enregistré dans une autre école pour la rentrée prochaine : et c'est très bien comme ça ! Jusqu'à la fin août vous n'avez aucune obligation, il est toujours possible d'inscrire vos enfants à la rentrée dans l'école de votre choix si les nôtres venaient à fermer. Ne cédez pas à leur appel, lors de ces entretiens particuliers, ils chercheront à vous faire changer d'avis et à vous faire inscrire dès maintenant vos enfants dans une autre école : rien ne vous y oblige encore, le projet de fermeture est suspendu : les écoles de Ferry et des Pommiers sont toujours habilitées à recevoir des enfants en septembre 2010 !

 

Cette réunion est-elle une avancée ?

 

Nous étions trois et avons trois avis différents sur cette question allant de l'optimisme serein au défaitisme complet. Il est clair qu'après les coups pendables du mois de décembre nous sommes sur le qui-vive : chat échaudé craint l'eau froide. La mairie cherche-t-elle à nous enfumer en faisant des concertations bidons en attendant que les passions suscitées par l'annonce des fermetures se taisent ? À chacun d'en juger et à nous de rester attentif. Une chose est claire, dans le cadre d'une discussion sincère et ouverte à l'hypothèse de modifier leur projet pour lui en préférer un meilleur, l'attitude de mesdames Cariou et Conan était aujourd'hui (et pour la première fois) à la hauteur. Si leur démarche est une diversion alors nous sommes face à une manœuvre indigne et nous saurons agir en conséquence le moment venu. La confiance que les Quimpérois portent à leurs élus a déjà été mise à mal, espérons que la mairie ne jouera pas une nouvelle fois avec le feu. Ils auraient alors bien plus que nous à perdre à ce petit jeu.

 

Une phrase prononcée aujourd'hui, cependant, était réellement porteuse d'espoir. Elle sortait de la bouche de Nathalie Conan (je cite de mémoire mais l'idée générale, dans le fond comme dans la forme, y est) : "Il parait clair que le projet tel qu'il a été initié au départ ne pourra rester en l'état et devra être amendé."

 

 

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M
<br /> Bien résumé Tristan !<br /> On peut peut-être ajouter que le calendrier de la concertation nous amène au delà du mois de mars, où l'Inspection académique décidera du maintien ou non des postes d'enseignants... Ce qui peut<br /> être à double tranchant pour nous.<br /> Marie<br /> <br /> <br />
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